En ce matin froid de décembre, il ne règne pas l’ambiance habituelle dans l’atelier chaudronnerie du lycée professionnel Louis-Jacques Goussier de Rezé. C’est plus calme et plus feutré. Il y a dans le décor fait d’imposantes machines pour le moment silencieuses une certaine solennité.
Une table avec deux parapheurs est installée devant des panneaux explicatifs. Le but de ce rassemblement : conjuguer les compétences de la douzaine d’élèves en formation Technique chaudronnerie Industrielle et de l’association Coque nomade fraternité pour construire un mât de la fraternité.
Un travail de mémoire
« Le but de notre association est de faire un travail de mémoire pour relier le passé et le présent, rappelle Dieudonné Boutrin, président de l’association nantaise.Nous coopérons aujourd’hui avec le lycée Goussier pour la construction du mât de la fraternité, symbole universel de la défense des droits humains. Il s’agit là du premier qui va être fabriqué mais nous espérons qu’il y en aura d’autres partout dans le monde pour porter des valeurs solidaires et le mieux vivre ensemble.
Sur le pied sera inscrit l’article premier de la déclaration universelle des droits de l’homme. Ce mat est inspiré par ceux que l’on voyait sur les bateaux du XVIIIe qui participaient au commerce triangulaire, précise Marc Ronet, architecte naval, membre de l’association.
Deux mois de fabrication
À l’origine du rapprochement entre l’association et le lycée, Xavier Priou, directeur de la formation professionnelle, précise que la réalisation prendra environ deux mois et ne concerne que la fabrication des pièces métalliques que sont le pied et les liaisons entre le mât et les vergues. Pièces essentielles, faut-il le préciser, qui tiendront le mât en bois, les vergues et les haubans ornés de leds.
Les élèves de première et de terminale se disent « fiers de participer à la fabrication d’un symbole de la lutte contre le racisme et les discriminations qui peuvent toucher tout le monde partout. Ces jeunes très motivés vont pouvoir se reposer pendant les vacances, avant d’attaquer en janvier les 300 kg de métal d’une épaisseur de 8 mm nécessaires à la fabrication des pièces.